Le processus
La subtilité a-t-elle du temps aujourd’hui ?
Comment la capter, si on prétend décrypter le monde en un clin d’œil ?
Prendre le temps de lire aujourd’hui est une épopée...et pourtant, tellement nécessaire.
Émettre des jugements de valeur, des avis, des opinions, sans avoir pris le temps de s’intérioriser par une bonne lecture sur la thématique en question, que devient-il ?
Comment oser émettre des avis sans avoir pris le temps de s’imprégner sur la globalité d’une thématique X ?
Nous sommes dans l’ère des smartphones et tout se déguise d’instantanéité.
Nous prétendons une réflexion qui soit instantanée, un résultat instantané, un processus immédiat.
Mais « processus instantané » n’est-elle pas une formulation antinomique ?
Un processus, par définition, nécessite du temps.
A moins que l’on soit dans une autre dimension dans laquelle le temps s’exprime par d’autres variables différentes de celles que nous connaissons, le temps que l’on connaît et celui qu’on prétend maîtriser est celui qui se définit par le calendrier grégorien utilisé dans la majeure partie du monde.
Ce temps là, nous donne des repères indispensables pour nous positionner dans un processus.
Parce que dans tout processus, nous prenons position.
Quelle position nous choisissons lorsque nous prétendons un processus instantané ?
Une position éphémère ?
Sous quels critères ?
Comprendre qu’un processus nécessite du temps nous mets en garde sur un positionnement qui se tisse dans la profondeur et dans la non-superficialité.
Profond et léger, mais pas superficiel.
Et même dans un certain retrait.
Ce n’est qu’à cet instant-là, que le temps est pris et que donc une lecture en profondeur et engagée est possible.
Un parcours de vie jamais peut être appréhendé superficiellement.
Tout d’abord, par respect de qui témoigne ce parcours et ensuite parce que c’est dans la globalité de nos expériences et grâce à cette vision d’ensemble que les paradoxes pourront être lus et accueillis sans la détestable stigmatisation.
C’est une tâche héroïque !
La tâche du lecteur et de la lectrice, n’est pas sans importance.
Prenons le temps car « l’ici et maintenant » est la conjonction parfaite entre le passé et le futur.
Faire une selfie de « l’ici et maintenant » peut être très narcissique et coupé de ses racines.
L’archéographie nous montre à quel point il est important d’aller à la racine de l’alphabet avec l’araméen.
Ce n’est qu’à ce moment là qu’on goûte à la source et les ailes peuvent se déployer sur 4000 ans d’histoire, entre le premier alphabet du monde et celui que nous maîtrisons aujourd’hui. Ceci nous montre à quel point le processus est important.
Le processus, lorsqu’il connaît ses racines, peut déployer ses ailes.
Et cela nécessite du temps.
Stéphanie Metzger del Campo |